Que l’on aime ou pas les fêtes de fin d’année, nous sommes tous d’une manière ou d’une autre, sensibles à « l’effet Noël ». Voici ce que ressentent certains acteurs de la communication à l’approche du réveillon. Et si Noël tombait un vendredi 13 ?
Pour Eric Bontpart, Directeur associé, développement & stratégies de JumpFrance / la Compagnie Métis, Noël devrait tomber un… vendredi 13. Ce serait étrange comme ambiance. E.B. vous propose de faire le test d’apostropher des gens autour de vous ou dans la rue et de leur dire que cette année, Noël tombera un vendredi 13. Les réponses sont toutes incroyables. Et même si E.B. ne croit pas en la magie de cette fin d’année et pense que Noël ne représente plus qu’une corvée en famille et quelques obligations de consommation frénétique, il se verrait bien fêter Noël ailleurs qu’en province, dans une grande ville notamment Londres, Barcelone, NYC ou Paris. Son pire Noël, E.B. l’a vécu à 28 ans quand pour la première fois, sa famille et sa belle-famille se sont réunies à l’occasion de cette fête. Sa belle mère était chargée de la bûche et « elle en était tellement chargée... qu’elle l’a tout simplement oubliée chez le pâtissier. Elle a eu la honte de sa vie. On s’est fini avec de vieux citrons givrés qui traînaient au fond du congélo. Un grand moment de bonheur familial. Juste après, dans l’échelle de la tension, il y a FESTEN... »
Cette année, E.B. n’écrira pas de lettre au Père Noël qui n’existe pas mais une lettre ouverte aux agences et annonceurs où il expliquera que chacun va devoir se débrouiller tout seul comme il peut pour faire les prévisions de marge brute de l’année prochaine. « Et oui, c’est comme ça la vie, voilà. »
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Mais pour Charlotte Vitoux, Responsable Développement chez Planète Interactive/ Isobar, Noël est un moment de paix à passer en famille. Et si cela tombait un lundi, ce serait magnifique car elle pourrait ainsi démarrer la semaine de façon plus sereine.
Secrètement C.V. rêve de se retrouver au soleil au moment des fêtes de fin d’année : « dans l’océan indien par exemple et voir débarquer d’une pirogue, un Père Noël tout bronzé ». Cependant pour une question de vie pratique, C.V. espère découvrir sous le sapin, un nouveau trousseau de clés. « Un appart, ce serait un sacrément beau cadeau. » Et pourquoi pas selon la magie de Noël ?
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Philippe Cherel, Managing Director de MS&L France quant à lui verrait bien Noël un dimanche soir, après un week-end de pluie, écoutant Pierre Boulez en boucle. Sur sa table de chevet, il y aurait "Suicide mode d'emploi". « Tant qu'à être déprimé le 24 décembre au soir, autant se mettre dans une ambiance appropriée, au fond de son lit. » P.C. redoute l'ennui, les cadeaux ringards, les guirlandes immondes et les problèmes gastriques qu’engendre la période de Noël. Il se souvient avoir eu la grippe l’année de ses 40 ans, en pleine période de fête et en garde depuis un très mauvais souvenir. D’ailleurs pour lui, la magie de Noël, « c’est comme le rassemblement du parti socialiste, gagner la super-cagnotte du loto ou une bonne partie de rigolade avec Mylène Farmer : ça n'existe pas. »
La liste de P.C. au Père Noël sera donc très courte et directe : « la suppression du 24 décembre, tout simplement. »
Un mois avant le réveillon de Noël et durant son temps de travail, Michael Becquet, Responsable commercial chez Eurelis a accepté de répondre à un questionnaire sur ce thème; questionnaire qui ne lui apportera pourtant rien sur le plan professionnel. Malgré tout, il y a attaché une grande attention et a souri en rédigeant ses réponses.
M.B. se souvient qu’à 11 ans, il ne croyait plus au Père Noël. Pourtant alors qu’il n’avait détourné le regard qu’une fraction de seconde, son cadeau est apparu comme par enchantement au pied du sapin. Aujourd’hui, il est triste que sa fille ne croit plus au Père Noël… Comme le rappelle M.B., au départ Noël était exclusivement une fête religieuse. Aujourd’hui quelles que soient les croyances, tout le monde ou presque fête Noël car c’est devenu le symbole du foyer mais aussi de la famille qui se réunit, des amis qui sont les bienvenus. Tout le monde s’emploie à partager un bon repas et (se) faire des cadeaux.
« La semaine de Noël ne se décompte pas en jour mais en date. Nous ne sommes pas lundi mais le 22, pas mardi mais l’avant-veille de Noël car cette semaine, seul compte Noël. Cela représente la famille et la tradition. C’est un des rares moments où on se retrouve en dehors des mariages ou autres rassemblements. Et même si tout le monde n’en bénéficie pas, la volonté d’offrir quelque chose à autrui (une famille ou même à travers des œuvres caritatives) est générale et communicative ».
En attendant le jour J et dans sa lettre au Père Noël, M.B. demandera : plus de travail pour Eurelis, que le Père Noël pense à n’oublier personne pendant sa distribution de cadeaux et… une nouvelle sacoche en cuir.
Pour Florent Sallard, Président Directeur Général d’Enjoy, Noël c'est tous les jours, une question d'état d'esprit, une sorte de Madeleine de Proust. D’un autre côté, c’est également la plus belle opération marketing du Vatican. Certains assurent que le Christ ne serait pas né ce jour-là…
Outre les joies habituelles de cette fête (« la neige, un vieux monsieur grognon en rouge, la cloche, les yeux des enfants et des grands, etc. ») et malgré l’angoisse du cadeau de… son beau frère, F.S. aime uniquement se retrouver en famille à Noël tout comme à la Saint Valentin, seule compte la présence de sa femme.
Dans sa lettre, F.S. se contentera de demander une belle fête pour le Noël prochain.
Selon Eric Bentot, Président d'Editoria, Noël représente également une fabuleuse idée marketing. Et cela fonctionne très bien car il aime passer Noël dans un hôtel aux Caraïbes, en famille avec ses cinq enfants. « Mais si possible loin, très loin de tout centre commercial. » E.B. se souvient que l’année dernière, sa famille et lui ont raté leur avion à destination du soleil. Ils ont alors dû passé Noël à Paris, très (trop) près des centres commerciaux. Depuis, il est convaincu que Noël est le meilleur allié des enfants et le pire ennemi des parents... Aussi dans sa lettre, E.B. demandera au Père Noël de se faire le plus discret possible. « Enfin, si c'est possible ! »
De son côté, Patrick Mercier, Président de Change imagine que Noël devrait tomber un samedi soir car c’est là un vrai moment de détente. Mais c’est aussi l'occasion de donner du rêve aux enfants et surtout de faire un cadeau à l'humanité toute entière. P.M. profiterait bien de cette occasion pour rejoindre une association et aider à la magie de Noël. « Les pires Noëls sont ceux que l’on vit à l’âge adulte car on est souvent nostalgique de la croyance dans le Père Noël. » Et si ce dernier existe, P.M. lui demandera sans hésiter plus de solidarité humaine.
C’est aussi le désir de Catherine Michaud, Présidente de K agency 360 qui croit en ce moment magique. « Noël peut tomber n’importe quel soir car sa magie ne dépend pas de son jour mais de son contenu et c’est avant tout la naissance de Jésus. » C’est ce qui fait que pour C.M., chaque fin d’année est magnifique. « Le Noël traditionnel est forcément enneigé. Il commence à l’Eglise avec la messe de minuit, les chants et continue en famille dans la maison familiale. »
Dans sa lettre pleine de générosité, C.M. demande au Père Noël de donner tous les cadeaux aux enfants et aux familles qui ne peuvent pas s’offrir de Noël.
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Pour Christophe Cousin, Président de win-win.com, il y a le « Noël des patrons » : un samedi soir en Corse. Et puis, il y a le Noël de tous les autres. Malgré tout cela reste un mixe de fête obligatoire pour les grands et de fête tout court pour les plus petits. C’est également le moment de se sentir apaisé et plus léger.
Au Père Noël, C.C. ne demande pas la lune, juste qu’il donne à toutes celles et tous ceux qui en ont le plus besoin.
De son côté, Philippe Bonnel, Président de REPEAT se souvient avoir ouvert ses cadeaux à minuit et s’être aperçu à 5 ans déjà, que ses parents et non pas le Père Noël, avaient oublié les piles de ses jouets.
Aujourd’hui si pour P.B., Noël « représente ce que les agences médias ne pourront jamais reproduire, c'est-à-dire le marketing éternel », il reste malgré tout persuadé que dans ces moments de fête, peu importe qu’il neige ou qu’il fasse une chaleur étouffante, les gens ont toujours plein de choses à se raconter.
Et d’un point de vue professionnel, outre l’idée qu’il verrait bien le réveillon de Noël tomber un mardi « afin de gagner un jour d’affichage supplémentaire chez JCDecaux », P.B. croit fermement en la magie de Noël car « le jour où les publicitaires n’y croiront plus, leurs clients n’y croiront plus non plus ».
Cette année P.B. a la ferme intention de demander au Père Noël « des compétitions d’agences rémunérées »… Puisse son vœu se réaliser très vite !
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Elodie Caillet, Assistante Développement & Communication chez A&co, croit très fort en la magie de Noël car ce jour-là « tout ce qu’on retient c’est le bonheur des personnes qui reçoivent nos cadeaux ». Exit les problèmes des uns, des autres et de soi-même.
Et puis selon E.C., Noël représente surtout un grand repas où tous les membres de la famille sont présents y compris ceux qu’on ne voit pas souvent. Mais paradoxalement, elle se verrait bien passer « Noël à la neige, dans un chalet, coupée du monde et avec pour seul paysage un sapin. »
Son pire souvenir durant ces fêtes, c’était à 5 ans quand joyeusement impatiente, E.C. a pris ses parents en flagrant délit d’usurpation d’identité, « essayant de cacher les cadeaux comme ils le pouvaient ». Le mythe du Père Noël s’est alors effondré sous ses yeux. Mais à 18 ans, c’est elle qui a joué au Père Noël et offert un magnifique cadeau à ses parents grâce à sa première paie.
Aujourd’hui, E.C. a noté dans sa lettre au Père Noël, un voyage à New York en tête de sa liste.
Enfin, Denis Boulet-Gercourt, Président de Start me Up se souvient qu’à 10 ans, il a eu le bonheur de passer ses vacances de Noël dans un chalet à la montagne, en famille. Depuis il ne garde que le meilleur de ces fêtes et continue à croire à la magie de Noël ; surtout lorsqu’il observe la joie sur les visages des enfants.
Idéalement, Noël tomberait un lundi enneigé. D.B.G. pourrait ainsi bénéficier d’un plus long week-end familial dans une maison remplie d’enfants. « Et comme le père Noël est sympa, il offrirait à tous les acteurs de la communication le retour du plaisir et du respect de ce métier. »